Cela fait sourire, mais cela illustre aussi une nouvelle tendance de la politique étrangère finlandaise : après des années 1990 tournées vers l'Ouest, vers l'Union Européenne et ses idéaux, la Finlande change de cap. La question d'une adhésion à l'OTAN en fait les frais : avec le gros voisin russe à l'Est, impossible d'entrer dans l'alliance atlantique sans le froisser. Résultat, on s'interroge, on réfléchit, sans atteindre de conclusion franche, de nouvelle ligne directrice pour la politique étrangère. La Finlande agit de plus en plus au jour le jour.
C'est le retour de la Realpolitik. Pour les Finlandais aujourd'hui, l'UE ne représente plus la perspective de la construction d'une identité européenne, et d'une sortie d'un isolement géographique et culturel. Pour eux, l'UE est plutôt source de problèmes, et la Finlande considère les pays du Sud comme des boulets dont elle aimerait bien se séparer.
Cette désaffection pour l'idéal européen se produit alors même que la Russie se tourne de plus en plus vers l'ouest, et vers la Finlande, pour commercer. Malgré les provocations régulières (survol du territoire finlandais par des avions militaires russes), malgré un lourd passé, Russie et Finlande se rapprochent donc. Car n'oublions pas qu'il faut à peine plus de trois heures pour relier Helsinki à Saint Petersbourg en train. La route vers Bruxelles, elle, est bien plus longue.
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